Emprise du temps.

Au matin, quand le soleil me tâte de son long bras,
Mes paupières se lèvent comme enchantées.
Tout mon corps engourdi même au bas,
Finit par s'éveiller, s'émerveiller.
Un temps s'écoule.
Ma joue embrasse langoureusement le vent,
Lorsqu'elle ose s'aventurer parmi la foule.
Mon pied s'impose au sol pendant
Que son acolyte s'empresse de le rejoindre.
Ces deux avançant comme main dans la main,
Épousés sans rien craindre.
Tous attendent l'instant
Où tous mes sens se manifesteront.
Mes pupilles détiennent leur plumage,
Au moment où mon ouïe perçoit le chant enchanteur de ces becs longs.
Le temps avance, tout comme mon âge,
Qui fatigue ma vision du monde.
Il la rend moindre.
Pourtant il ne s'arrête pas, et fonde
De nouvelles choses plus belles les unes des autres, que je ne pourrai atteindre.