Si fragile

Dans la nuit, le brouillard s'est levé.
On entend le murmure étouffé,
Comme un pleur arraché au sourire
Du parfum ennivré des soupirs.
Incendiée comme un tronc solitaire,
Une forêt est sortie de terre.
Tu implores le ciel et les flammes,
Suppliant le retour de ton âme...
Esseulé comme un ange perdu
Parmi les cris des gens qui se tuent,
Tu hésites et tu coules tes nuits
Dans un corps étranger à ta vie,
Ignorant ce qu'on perde en ce monde
Tu observes l'eau chaque seconde.
Un miroir, qui reflète un désert
Une envie, un espoir qui se perde
Une main, qui se tend vers le ciel
Te retient de voler sans tes ailes.
Peut-on choisir de vivre au hasard,
De se laisser happer vers le noir
Et tomber dans le puits de démence ?
C'est le corps qui se perd en errance
Devrai-je encore longtemps te garder
De partir vers un lieu sans été ?
Tiens, regarde le jour qui se lève,
Un jour nouveau est un autre trève...

[M]elanie