Symptômes de l'écriture
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Symptômes de l'écriture
Eprise d’un vertige, je voltige et me penche
au-dessus d'une feuille blanche, j'avance et m'épanche,
le nombril bien à l'air et le bide grand ouvert,
aspirée par le vide, expirant quelques vers.
Je creuse à l'endroit où se terrent les mots
mais je prends peur du mystère qui entoure certains maux.
Un sang d'encre indécent s'élance de l'âme,
un silence pâlit à mesure que je slame.
Ma main sur les carreaux s’agite et se déhanche
sur les lignes elle s’arrête, redoutant l’avalanche.
Je respire un grand coup, avalant ma raison
qui m’enferme le cœur dans sa triste prison.
Les barreaux se dessinent
comme la chaîne d’une usine,
j’ai la tête verrouillée
et ma clé s'est rouillée.
J’ai besoin d’une épaule pour sortir de ma geôle,
mais je n’ai qu’une rime sur le doigt qui me frôle.
Je m'en vais au parloir m’exprimer à l’écart
loin du bruit de la ville, des débris, des rancards,
loin du bruit, je m'exile, je m'décris par la bile
maladive et amère, je m'écris, malhabile.
Mes gouttes sont captives, elles aimeraient bien capter un peu,
un peu plus ce vieux mal, un peu plus ce vieux « je ».
Alors je cherche dans l'encrier l’ultime dimension :
le partage et la paix de l’être sans tension.
Sentant l’être plus épais, je dilue le paraître,
je m’appuie sur mes mots pour me voir apparaître.
Je feuillette le Grand Livre invisible des cieux
et j’épelle, immobile, sur le bout de mes yeux
les lettres de noblesse de la sérénité
tracées en majuscules derrière l’Immensité...
au-dessus d'une feuille blanche, j'avance et m'épanche,
le nombril bien à l'air et le bide grand ouvert,
aspirée par le vide, expirant quelques vers.
Je creuse à l'endroit où se terrent les mots
mais je prends peur du mystère qui entoure certains maux.
Un sang d'encre indécent s'élance de l'âme,
un silence pâlit à mesure que je slame.
Ma main sur les carreaux s’agite et se déhanche
sur les lignes elle s’arrête, redoutant l’avalanche.
Je respire un grand coup, avalant ma raison
qui m’enferme le cœur dans sa triste prison.
Les barreaux se dessinent
comme la chaîne d’une usine,
j’ai la tête verrouillée
et ma clé s'est rouillée.
J’ai besoin d’une épaule pour sortir de ma geôle,
mais je n’ai qu’une rime sur le doigt qui me frôle.
Je m'en vais au parloir m’exprimer à l’écart
loin du bruit de la ville, des débris, des rancards,
loin du bruit, je m'exile, je m'décris par la bile
maladive et amère, je m'écris, malhabile.
Mes gouttes sont captives, elles aimeraient bien capter un peu,
un peu plus ce vieux mal, un peu plus ce vieux « je ».
Alors je cherche dans l'encrier l’ultime dimension :
le partage et la paix de l’être sans tension.
Sentant l’être plus épais, je dilue le paraître,
je m’appuie sur mes mots pour me voir apparaître.
Je feuillette le Grand Livre invisible des cieux
et j’épelle, immobile, sur le bout de mes yeux
les lettres de noblesse de la sérénité
tracées en majuscules derrière l’Immensité...
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