Poème gourmand

Consignes
Les papilles en éveil et l'esprit en alerte, je vous propose de composer sur le clavier des sens un poème gastronomique. Je vous invite à réaliser un méli-mélo de mots et d'images, de saveurs et de parfums pour célèbrer, dans une prose poétique, l a gourmandise, qui, en ce troisième millénaire, n'est plus vraiment un péché ! Il est des plaisirs minuscules qu'il ne faut négliger sous aucun prétexte : savourer une poire belle Hélène, une tarte tatin, un gâteau au chocolat... En chef cuistot de la poésie, l'auteur Philippe Delerm a mis la main à la pâte. Dans le message suivant, vous pourrez dévorer des yeux son apologie du banana-split. Répondez-lui pour ajouter votre gourmandise à la sienne. Que l'on dresse la table ! Que le banquet commence ! L'esprit va faire exploser la panse !

"Le banana-split s'étale : c'est un plaisir à ras de terre. Un vague empilement de la banane sur les boules de vanille et de chocolat n'empêche pas la surface, exacerbée par une dose généreuse de chantilly ringarde. Des milliers de gens sur terre meurent de faim. cette pensée est recevable à la rigueur devant un pavé de chocolat amer. Mais comment l'affronter face au banana-split ? La merveille étalée sous le nez, on n'a plus vraiment faim. Heureusement, le remords s'installe. C'est lui qui vous permettra d'aller au bout de toute cette douceur languissante. Une perversité salubre vient à la rescousse de l'appétit flageolant. Comme on volait enfant des confitures dans l'armoire, on dérobe au monde adulte un plaisir indécent, réprouvé par le code - jusqu'à l'ultime cuillérée, c'est un péché."
Philippe Delerm, "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules."

"J'aimerai être un flan alité... Un flan atteint d'une varicelle incurable et imposant son hégémonie.
Descendant du pêcher, son fleuve de caramel coquin essayera de vous faire goûter au péché originel. Mais sous ses airs écclésiastiques, il fera virevolter le diabète caché parmi chacun de vous. Aucun spiritueux ne sera à la hauteur de son esprit ivre de coco. Pourquoi le dévorer avec son coeur ? Quand les six troncs, eux ne se gènent pas pour le grignoter sans aucun embarras ?
J'aimerais être un flan, un flan aux abricots ou nature tenez. Un peu tiède dans une boulangerie en vitrine..."

Mélanie