Hommage aux poètes !
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Hommage aux poètes !
Sur ce comptoir littéraire, faites-vous plaisir : offrez et commandez des vers ! Partagez vos coups de coeur poétiques ! Recopiez les textes qui habitent votre mémoire et touchent vos sens pour qu'ils traversent les âges comme un frisson toujours renouvelé.
Re: Hommage aux poètes !
Le Dormeur du val, Rimbaud
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil, de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil, de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
katewoman12- Messages : 42
Date d'inscription : 07/04/2008
Age : 31
Localisation : Sphère oubliée au revers de Pluton
Hommage à Victor Hugo : "Apparition", du recueil : "Les contemplations".
"Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête ;
Son vol éblouissant apaisait la tempête,
Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
- Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit ?
Lui dis-je. - Il répondit : - je viens prendre ton âme. -
Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme ;
Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras :
- Que me restera-t-il ? car tu t'envoleras. -
Il ne répondit pas ; le ciel que l'ombre assiège
S'éteignait... - Si tu prends mon âme, m'écriai-je,
Où l'emporteras-tu ? montre-moi dans quel lieu.
Il se taisait toujours. - Ô passant du ciel bleu,
Es-tu la mort ? lui dis-je, ou bien es-tu la vie ? -
Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
Et l'ange devint noir, et dit : - Je suis l'amour.
Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles,
Les astres à travers les plumes de ses ailes."
Son vol éblouissant apaisait la tempête,
Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
- Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit ?
Lui dis-je. - Il répondit : - je viens prendre ton âme. -
Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme ;
Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras :
- Que me restera-t-il ? car tu t'envoleras. -
Il ne répondit pas ; le ciel que l'ombre assiège
S'éteignait... - Si tu prends mon âme, m'écriai-je,
Où l'emporteras-tu ? montre-moi dans quel lieu.
Il se taisait toujours. - Ô passant du ciel bleu,
Es-tu la mort ? lui dis-je, ou bien es-tu la vie ? -
Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
Et l'ange devint noir, et dit : - Je suis l'amour.
Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles,
Les astres à travers les plumes de ses ailes."
F.Uddin- Messages : 44
Date d'inscription : 13/01/2009
Age : 29
Localisation : Chaire et sang sont sur papier. Ce que pensées et sentiments sont sur l'empreinte que j'ai laissé..
Poème extrait de "Toute en lyre" de Victor Hugo.
J'ai beau comme un imbécile
Regarder dans ma maison
Si bien qu'on dit dans la ville
Que j'ai perdu la raison,
J'ai beau chercher, elle est morte
Elle ne reviendra pas.
Elle est partie, et la porte
Est encore ouverte, hélas !
Je tressaille quand on sonne.
Je l'attends, j'en fais l'aveu.
Où sont ces beaux jours d'automne
Quand elle était là, mon Dieu !
Cette âme s'en est allée.
Elle a fui, moi demeurant.
La nuit, à ombre étoilée
Je tends les bras en pleurant.
Je m'accoude à ma fenêtre,
Je songe aux jours révolus.
Hélas ! Ce pauvre doux être
Qui chantait, je ne l'ai plus.
Regarder dans ma maison
Si bien qu'on dit dans la ville
Que j'ai perdu la raison,
J'ai beau chercher, elle est morte
Elle ne reviendra pas.
Elle est partie, et la porte
Est encore ouverte, hélas !
Je tressaille quand on sonne.
Je l'attends, j'en fais l'aveu.
Où sont ces beaux jours d'automne
Quand elle était là, mon Dieu !
Cette âme s'en est allée.
Elle a fui, moi demeurant.
La nuit, à ombre étoilée
Je tends les bras en pleurant.
Je m'accoude à ma fenêtre,
Je songe aux jours révolus.
Hélas ! Ce pauvre doux être
Qui chantait, je ne l'ai plus.
Vic'- Messages : 22
Date d'inscription : 13/01/2009
Age : 30
Localisation : Par ci, par là.
"Larmes", de Arthur Rimbaud du recueil " Derniers vers".
Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d'après-midi tiède et vert.
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.
Que tirais-je à la gourde de colocase ?
Quelque liqueur d'or, fade et qui fait suer.
Tel, j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge.
Puis l'orage changea le ciel, jusqu'au soir.
Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,
Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.
L'eau des bois se perdait sur des sables vierges,
Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares...
Or ! tel qu'un pêcheur d'or ou de coquillages,
Dire que je n'ai pas eu souci de boire !
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d'après-midi tiède et vert.
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.
Que tirais-je à la gourde de colocase ?
Quelque liqueur d'or, fade et qui fait suer.
Tel, j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge.
Puis l'orage changea le ciel, jusqu'au soir.
Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,
Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.
L'eau des bois se perdait sur des sables vierges,
Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares...
Or ! tel qu'un pêcheur d'or ou de coquillages,
Dire que je n'ai pas eu souci de boire !
F.Uddin- Messages : 44
Date d'inscription : 13/01/2009
Age : 29
Localisation : Chaire et sang sont sur papier. Ce que pensées et sentiments sont sur l'empreinte que j'ai laissé..
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