Trouée de lumière

[Je tente d’échapper au plomb de l’existence
Qui colle sous mes pieds comme un papier mâché,
Je m’extirpe parfois et parviens à lâcher
Le fil qui me retient au tourment qui me lance.

Comme un soupirail, j’entrebâille mon esprit ;
La porte qui m’emmène au-delà de moi-même
S’entrouvre doucement tandis que se referme
La douleur qui m’entaille… Et le mal me sourit.

Je me laisse passer dans l’ultime embrasure
Et deviens ce filet de lumière et de vent,
Cet être immatériel qui me souffle souvent
A l’oreille, un silence apaisé qui rassure.

La grisaille s’estompe et j’accueille le jour…
Fugitif aperçu de la vie harmonieuse
Qui éclaire mon coeur sans flambeau ni veilleuse,
Et jette sur mon âme un morceau de velours !